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Arbitrage Géographique vs Nomade Digital

J'ai été témoin d'un échange sur la différence entre être un "nomade digital" et faire de "l'arbitrage géographique". Non seulement il y a une différence entre les deux, mais j'ai remarqué qu'on aborde souvent uniquement une facette de l'arbitrage géographique -la retraite- et qu'on ne parle jamais de sa facette probablement la plus importante...

Le Nomade Digital Un nomade digital est un individu qui utilise les technologies de communication pour gagner un revenu et qui vit sa vie comme un nomade.


Grâce au web, un travailleur autonome peut dénicher des contrats et fournir un service contre rémunération. Muni d'un simple portable, sans même devoir rencontrer le client, ce travailleur "digital" peut travailler de n'importe où, habituellement dans des cafés branchés, tant qu'il y a du wifi. Et si ce travailleur préfère travailler à Chiang Mai pendant un mois, à Istanbul un autre, et à Athènes le mois suivant... alors on obtient un "nomade" digital. Travailler à l'étranger ne suffit pas pour faire de quelqu'un un nomade. Pas plus que d'être envoyé à l'étranger par une entreprise. Le nomade est libre, il bouge, et il travaille à son compte. Il est où il veut, sans attache. Mais il doit quand même travailler... sinon il perd en quelque sorte son titre de "digital" (et non... Ginette n'est pas une nomade digitale parce qu'elle surf sur Facebook à Playa Del Carmen 😂 ).

L'arbitrage géographique

C'est là où je voulais en venir. Avec ma petite twist. En finance, l'arbitrage est l'action de profiter d'une différence de prix entre deux marchés. Comme il est maintenant pratiquement impossible d'arbitrer le prix des actions entre deux bourses, imaginez plutôt arbitrer les consignes sur les bouteilles d'une province à l'autre (comme dans cet épisode de Seinfeld!).


L'arbitrage géographique, c'est tirer avantage de la différence de prix entre deux "locations". Par exemple, aller faire le plein à Plattsburgh quand la devise le permet. Ou encore, faire un revenu à Montréal et le dépenser à Santa Banana. On en parle souvent dans les blogues de finances personnelles sous forme de projet retraite... ... mais l'arbitrage géographique ne commence pas qu'à la retraite !

Londres, New York, Tokyo...

La photo principale est celle de Londres. Ben non, ce n'est pas l'endroit où les nomades digitaux s'installent. Ce n'est pas là non plus où les gens vont prendre leur retraite. C'est beaucoup trop cher. Non, Londres, tout comme New York, Tokyo ou Hong Kong, sont les villes où les gens devraient plutôt ... y faire carrière. J'ai fait carrière en Asie, principalement à Tokyo et à Hong Kong. Les gens me disaient souvent "Tu travailles à Tokyo ? J'irais jamais là, le coût de la vie est bien trop cher !". Oui, sauf que, quand on y travaille, ce n'est pas avec le salaire de Montréal non plus !


Quand vous travaillez dans une ville dispendieuse, vous êtes payés en conséquence. Si votre loyer est de $4,000 par mois pour un studio, c'est certain que le salaire doit au moins couvrir ça. Comme j'ai souvent dit à ma tante Huguette : - Millionnaire Invisible: si t'épargnes 10% de ton salaire, autant l'épargner là où le coût de la vie est élevé plutôt que là où le coût de la vie est faible. - Huguette: Pardon ? T'é tu sûr ? Parce que Maurice y me disait que les loyers là-bas, c'est pas achetable... - Millionnaire Invisible : C'est sûr Huguette, mais souvent les expats ont le loyer payé par la compagnie. Mais en gros, comme les salaires sont aussi plus élevés dans les villes où ça coûte cher, celui qui épargne 10% de son salaire à Londres en met beaucoup plus de côté que celui qui épargne 10%, disons, à Chicoutimi...

- Huguette: Aye, tu sauras que les loyers sont pas donné non plus à Chicoutimi... C'est aussi ça, l'arbitrage géographique. Ce n'est pas seulement de trouver l'endroit pour arbitrer ses dépenses à la retraite, c'est aussi l'endroit où gagner un revenu pendant sa vie active...


J'encourage fortement les gens à aller travailler là où le coût de la vie est élevé. Que ce coût ne vous empêche pas de partir à l'aventure, bien au contraire. Économiser ne serait-ce que 10% d'un salaire new yorkais est beaucoup d'argent quand vient le temps de se retirer au Nicaragua. Mais diantre, ne faites pas l'inverse !

Londres - Guatemala

L'autre côté de la trade Pour chaque transaction dans les marchés, il y a un acheteur et un vendeur. Il y a quelqu'un qui fait l'inverse de vous. Et c'est souvent la même chose pour l'arbitrage géographique.

Par exemple, je pense à ce couple, qui vivait à Montréal, et qui avait vu une opportunité dans les années 90 de vendre leur condo du Plateau Mont-Royal pour acheter une maison à Cowansville. Cette stratégie d'arbitrage leur permettait d'avoir plus grand pour le même prix ... à court terme.


Hors, maintenant dans la soixantaine, ils voudraient revenir à Montréal, sur le Plateau, pour profiter des avantages de la proximité, de la vie de quartier, des restos, des spectacles, etc. Mais c'est impossible... Le prix des maisons de campagne, où le coût de vie est moins élevé (hors voiture), n'a pas monté au même rythme que le prix des maisons en ville... ils se retrouvent dans une situation de choix limité, soit d'habiter dans des endroits où le coût de la vie est similaire. Il faut donc oublier penser un jour vivre à Paris, Rome ou Barcelone...


Aussi, on peut penser au gars cool au Cégep ou à l'université, qui glandait et avait plein de projets ben ben trippants. Prenons, par exemple, Steve (on va donner un break à Kevin). Steve avait déniché une opportunité d'être un Gentil Organisateur (G.O.) à Playa del Cabrón. Il a quitté avant la fin de son bac, et revenait une semaine par année pour vous raconter combien il avait du fun... sauf que Steve, qui a maintenant 34 ans, est ben tanné de se pacter la fraise chaque soir avec Thérèse, Germaine et Pauline. Il pense à rentrer au pays mais se rend compte que d'avoir été payé en boisson et en bouffe pendant 10 ans n'était pas le meilleur moyen de se bâtir un patrimoine. Steve est, disons, un peu pogné... Il n'y a rien de mal de rester "pogné" au Mexique. On travaille tous pour espérer un jour y être "pogné" nous aussi 😅 Mais reste qu'il y a un risque à avoir le mauvais côté de cette trade (de cet arbitrage géographique).


Dans ce cas-ci, si l'envie de voyager et de tripper était si fort, Steve aurait mieux fait de compléter ses études pour devenir un nomade digital...

Être du "bon côté" de la trade...

Il existe plusieurs formes d'arbitrages. Il y a l'arbitrage monétaire, qu'il soit pendant sa carrière ou à la retraite, tel que discuté.


On peut aussi arbitrer la devise dans laquelle on est payé. Si je pouvais revenir en arrière, j'aurais gardé un peu plus de US$ pour la flexibilité que cette devise procure -et ce même si on pense prendre notre retraite au Portugal ces jours-ci ... à suivre 😊 On pourrait aussi penser à d'autres styles d'arbitrages. L'arbitrage culturel, ou social, est un exemple. Tout comme l'arbitrage gastronomique. Pour certains, travailler à Paris ou à Rome est un "rêve", un peu comme être en vacances à temps plein. Certaines personnes veulent éviter ces endroits qui, souvent, ne payent pas bien et où il y a moins d'opportunités. Mais d'autres sont prêts à être moins bien payés, en autant qu'ils profitent d'un style de vie culturellement, ou gastronomiquement, enrichissant (!)

Comme pour toute transaction, il faut évaluer le coût de celle-ci. Pour revenir à Steve, le coût de son arbitrage social (travailler pour avoir du fun trop tôt dans la vie versus ne pas se bâtir de patrimoine) est peut-être trop élevé. Pour notre couple qui voudrait prendre leur retraite là où le coût de la vie est plus élevé, ce n'est peut-être pas possible. Si certaines transactions peuvent être des win-win, il y en a définitivement plusieurs avec un gagnant ... et un perdant. Pour faire de l'arbitrage géographique, que ce soit pour "profiter" d'un salaire plus intéressant dans un ville où le coût de la vie est élevé, ou de prendre sa retraite là où le coût de la vie est plus faible, essayez de "gagner" dans cet échange.

Et vous, que voulez-vous arbitrer ?


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