Je m'excuse tout de suite envers ceux qui sauteraient à certaines conclusions. Il n'est pas question d'argent ici, mais bien de cette pauvreté intellectuelle qui affecte autant ceux qui ont de l'argent (un parvenu) que ceux qui n'en n'ont pas (un misérable).
La pauvreté, la vraie ...
First thing first. Le malheur des uns me brise le coeur. La personne qui a sacrifié une carrière pour s'occuper de quelqu'un d'autre au détriment de sa propre personne. Cet enfant qui a eu de mauvais parents et n'a pas eu la chance de poursuivre ses études ou qui n'a jamais eu de bons exemples. Celui qui a tout perdu au même moment dans une cascade de mauvaises nouvelles.
On connaît tous de bonnes personnes qui sont dans des situations difficiles. On en voit d'ailleurs à chaque jour dans les nouvelles, comme ces immigrants partis de si loin pour offrir un monde meilleur à leur famille et qui doivent recommencer à zéro. Parfois leurs diplômes ne sont pas reconnus, parfois la méconnaissance du français les oblige à prendre un travail moins payant ou ils sont carrément exploités par des gens qui profitent de leur situation.
J'ai déjà servi des repas à l'Accueil Bonneau. J'ai été surpris par ce que j'ai vu. Le blogue "Le Millionnaire Invisible" fait référence à tous ces millionnaires qui passent inaperçus compte tenu leur simplicité. Mais j'ai réalisé qu'il y a aussi beaucoup de sans-abris qui passent, eux-aussi, malheureusement inaperçus...
Donc réglons une chose tout de suite: cet article ne dénigre en rien ceux qui ont moins d'argent et vivent des situations difficiles... ... en passant, une des meilleures façons d'obtenir du "bonheur durable", est aider son prochain au lieu de s'acheter quelque chose dont on n'a pas besoin. Et ça ne prend pas grand chose pour aider son prochain. Petite anecdote ... je ne donne jamais d'argent à ceux qui me demandent du change. Je traîne des barres tendres et du chocolat avec moi, surtout l'hiver. Quand je vois un sans-abris, ou quand on me demande du change, j'offre une barre tendre. C'est idiot, mais souvent je vois des yeux s'allumer de joie avec un gros "merci" et un sourire ... ça me touche beaucoup de voir qu'un petit rien fait autant de joie (ça met les choses en perspective) et en même temps ça me remplit de bonheur de savoir que quelqu'un aura un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Pour le chocolat, plusieurs m'ont dit qu'ils n'ont pas ou très peu de dents ... ceux qui rejettent les barres tendres, c'est parce qu'ils ne peuvent croquer dedans ! Un morceau de chocolat Lindt emballé, effet garanti !
Le Parvenu
Bon, passons au vif du sujet. Un des pires "pauvres" de notre société, est le parvenu. Là, je ne parle pas de celui qui est parti de loin, très pauvre à l'enfance et qui est "parvenu" à obtenir un bon emploi et bien gagner sa vie. Non, je parle de celui qui a toujours voulu "faire de l'argent", qui a pris certains chemins pour atteindre "son rêve", et qui est "parvenu" au sommet de la condescendance.
Le parvenu, c'est celui qui juge les livres par leurs couvertures. Celui qui doit avoir la plus grosse maison ou la voiture la plus "chère" pour "impressionner" les impressionnables. Et, surtout, celui qui se permet de juger ceux qui ont "moins" que lui, comme si tous partageaient son mauvais standard d'évaluation.
C'est le "pire" des pauvres d'esprit car, selon moi, il incite beaucoup d'autres gens influençables, ou qui ont peu confiance en eux, à faire pareil. Pour ne pas se faire regarder de haut par un "parvenu", certains s'endettent pour montrer, qu'eux aussi ont réussi. ...
Juger les gens Comme disait Dave Ramsey dans son livre The Total Money Makeover: "We buy things we don't need with money we don't have to impress people we don't like."
Quand je travaillais pour une banque d'investissement avec mon habit "bespoke" et mes chaussures italiennes aussi faites à la main, je réalisais que ça imposait le respect. Ensuite, j'ai travaillé dans l'environnement start up en shorts et T-shirt. Ça me fait toujours rire de voir comment les gens vous traîtent différemment quand vous êtes en habit versus en shorts. Quand je vais à la banque ouvrir un compte pour une nouvelle société, les caissiers me regardent toujours avec une attitude quand j'arrive en shorts. Encore pire quand je suis dans la ligne "client privilège" et qu'on me dit, avant même de voir ma carte, que je suis dans la mauvaise ligne ... j'adore voir la réaction du caissier condescendant (car, voyez- vous, il est passé de caissier à caissier "privilège) quand il regarde mon état de compte et que, soudainement, son attitude change. Oui oui, je ne suis pas rasé, en shorts, mon Bixi est stationné juste en face de la banque et ce compte de banque est vraiment à moi :-)
Ne jamais juger un livre par sa couverture, comme l'a démontré le photographe Joel Parés dans sa série "judging America". Personne ne devrait tenter de changer qui il est en 'modifiant sa couverture'. Le bonheur n'est pas là.
Les misérables Expression que j'ai entendue la première fois par mon beau-père. Cette expression décrit celui qui se met toujours les deux pieds dans les plats de son propre chef. Il est souvent pauvre monétairement, certes, mais c'est pas mal de sa faute ...
C'est souvent celui qui croit que tout ce qui lui arrive est la faute des autres. Que si sa situation est "misérable", ben c'est à cause du gouvernement, du voisin ou d'un autre. Il ne prend jamais ses responsabilités ni quelques minutes pour voir comment il en est arrivé là.
Vous savez, celui qui pense que c'est une bonne idée de déménager 4 fauteuils, 3 matelas et 5 vieux frigos pas attachés, dans la boîte d'un vieux pickup rouillé, qui embarque sur l'autoroute à 50 km/h, qui perd deux-trois morceaux en chemin, et qui ensuite est vraiment choqué contre la police qui lui a donné un ticket de $2,500 pour un paquet d'infractions qu'il n'aurait pas eues s'il n'avait pas traîté le policier de tous les noms. C'est celui qui n'a pas d'argent et quête à ses amis (!) un petit $20 ou $30 de temps en temps avec promesse de les remettre un bon jour. Un peu comme le voisin de mon beau-frère qui lui a demandé $40 pour le "dépanner" alors qu'il fume et boit de la bière pour environ $50 par jour entre deux séances de tattoos à $80 ... difficile de vouloir l'aider.
C'est aussi le manque de responsabilité qui le définit. Pas prévoyant, il ne fait preuve d'aucune initiative et les mauvaises surprises semblent toujours lui tomber dessus ... comme par hasard (!)
Les Bidochons C'est comme ça que j'appele mes nouveaux voisins du rez de chaussée. Déménagés depuis le premier juillet, ils ont rempli la moitié du garage en arrivant et ça leur a pris 4 jours pour finalement enlever leurs boîtes. Une chance que je n'ai pas de voiture, mais quand même ...
Bidochons, car ils ont mis toutes leurs boîtes vides à la rue, le mauvais jour. Pas attachées, il y en avait partout quelques heures après, à cause du vent. Trop innocents pour le prévoir, ou trop paresseux pour se poser la question, ou carrément un manque de savoir vivre ... le garage du voisin, sur lequel ils empiètent maintenant, est rempli de leurs bébelles dont ils ne se servent plus et qui prennent l'humidité. Sac de golf avec bâtons qui commencent à rouiller, tableaux Ikea avec vitres brisées, tables égratignées avec poussière imprégnée, des livres et notes qui doivent dater du secondaire mais dont ils ne peuvent se débarasser (!), jeux de sociétés dont, en apparence, il manque des pièces. Ils ont toujours de nouveaux trucs, écouteurs derniers cris, télé 65 pouces dans un salon de 50 pouces, etc. Leurs poubelles sont pleines comme s'il y avait une famille de 8 enfants qui habitaient au premier et ils ne sont que deux. Bref, des gens qui ne prennent pas soin de leurs choses. C'est souvent ça la différence entre les mieux et les moins bien nantis. Les 'riches' semblent savoir qu'entretenir quelque chose coûte moins cher qu'acheter du neuf. Mes Bidochons, eux, dépensent beaucoup, ils veulent curieusement tout avoir, et ils les laissent dépérir. Comme cette moto payée $5,000 l'été dernier pour un "trip" et qui rouille maintenant dans un coin, au lieu de la revendre (mais il ne la vend pas, c'est "sa" moto). Ils se plaignent que le coût de la vie est élevé mais ils achèteraient encore plus de bébelles si le coût de la vie était plus bas. Ils n'ont apparemment pas les "moyens" d'économiser mais toutes leurs économies sont dans le garage, en train de rouiller ...
Monsieur Bidochon passe son weekend à ne rien faire de productif entre deux joints. J'admire les gens qui ont beaucoup de temps et qui savent se reposer et en profiter ... mais mon voisin, misère ! Il faut le voir dans son hamac au rdc qui est plus gros que le balcon. Il y passe ses après-midi à regarder des vidéos Youtube sur une tablette. Ça, c'est après s'être levé à 13:00 car il a joué à des jeux vidéos toute la nuit ... je le sais car j'entends la mitraillette ou le bruit de voiture sport 2 étages plus haut à travers sa musique hip-hop à tue tête ! Sans compter qu'il n'est pas content quand on vient lui dire, vers deux trois heures du matin, qu'il pourrait peut-être arrêter de parler ... sur le balcon. La semaine dernière, j'ai réalisé qu'avant même que mon voisin se lève, j'avais nettoyé l'appart, fait une petite épicerie, rallongé des portes françaises et repeint une partie du garage. Ensuite, c'est ce genre de personnes qui accusent les autres d'être "riches" et de tout avoir. "On sait ben, vous autres..." comme ils disent, comme si tout tombait du ciel !
"On sait ben, il y a juste l'argent qui compte pour lui" J'ai souvent entendu cette phrase-là, même de mes parents. Pourtant, très jeune, je trouvais qu'elle n'avait aucun sens. On disait cette phrase-là de quelqu'un qui ne voulait pas acheter de voiture neuve, qui réparait sa maison lui-même, ou encore qui se "privait" apparemment pour ne pas trop dépenser. Contrairement aux mauvaises langues du quartier, je n'ai jamais trouvé que ces gens-là ne pensaient qu'à l'argent. Je trouvais qu'ils étaient tout simplement bien au fait que la vie peut coûter cher et qu'ils avaient les priorités à la bonne place.
Ce n'est pas parce qu'on a de saines habitudes de consommation et qu'on est organisé qu'on est "à l'argent" pour autant. Ces deux qualités font toute la différence entre vivre à crédit ... ou à débit.
Je me permets cette montée de lait contre ces parvenus, ces misérables ou ces Bidochons de ce monde car je subis la condescendance du parvenu, l'envie du misérable et la jalousie du Bidochon. En fait, on n'a juste pas les mêmes priorités ... À la semaine prochaine !
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