Je reviens d'un voyage de deux semaines à Londres ("chanceux" me diront certains😉). Vous vous dites sûrement "Londres, c'est pas un peu cher pour quelqu'un de frugal ?". Pas du tout. De un, les musées sont gratuits. De deux, comme les déjeuners étaient inclus à notre hôtel, on a pris tous nos 3 repas dans un seul déjeuner. Vive les "eggs on toasts" extra bines et des hash browns à volonté 😅
Londres, pour moi, c'est toujours un gros coup de coeur. Ville hyper agréable, on aime découvrir et sillonner les rues des quartiers Mayfair, Marylebone et South Kensington. Faire les marchés vintages près de Brick Lane (et les bons restos indiens) et les marchés aux puces, dont celui de Notting Hill, est hyper divertissant et intéressant. Un centre-ville surprenamment calme et sans trop de traffic (comparé à New York). Encore plus surprenant fut cette belle température, contre toute attente, qui nous a parfois fait sentir qu'on aurait pu être dans une capitale ensolleillée comme Madrid ou Lisbonne.
Nous avons eu seulement une journée de pluie, avant notre départ, histoire d'expérimenter la vie londonnienne. Nous avons pris le "tube", et les annonces constantes de Mind the Gap* m'ont fait réfléchir sur les... finances personnelles (je décroche pas !).
*Comme certains quais de station de métro sont dans des courbes, il y a parfois un "gap" important entre le wagon et le quai, et dans lequel on peut tomber dans le vide...
Mind the Gap
Mind the gap! Mind the gap! En attendant le tube, et avec ces annonces, je me suis mis à réfléchir sur nos décisions financières et le gap (ou l'écart) que peuvent créer certaines de nos décisions financières.
L'écart créé dans notre budget entre la décision d'épargner ou celle de dépenser.
L'écart entre récolter des intérêts, ou en payer.
L'écart dans notre planification retraite, entre la prendre maintenant ou la repousser d'un an ou deux.
Il y a toujours un écart, ou un gap, dans nos décisions financières. Ce qu'on n'économise pas, on le dépense. Certaines dépenses ne semblent pas élevées, mais si on compare avec ce qu'on aurait pu économiser, un gap non négligeable peut se creuser.
Et si on ne regarde pas assez loin en avant, on risque de tomber dans le trou !
Gap budgétaire
Ha ! Ces petites dépenses insignifiantes à première vue. "Ça coûtait pas cher" disaient mes parents, qui ont dépensé des dizaines de milliers en "pas cher" inutilement, tout en rêvant un jour de visiter l'Europe.
Ces petites dépenses de $10 par jour auraient pu être aussi de petites économies de $10. Sur 5 jours, une dépense de $50 au lieu d'une épargne de $50 représente un gap de $100. Soit plus de $5,000 par année !
Imaginez sur une vie. De petites dépenses aux allures anodines, on en fait tous. Ces montants s'accumulent et font une grande différence au bout de 10 ans.
D'ailleurs, Nicolas Bérubé avait écrit un bon article sur les petites dépenses, et une méthode pour estimer l'impact au bout de 10 ans. Je vous invite à lire la règle du 752 !
Et pour cette photo ci-bas, voici un exemple auquel je pense souvent: Si un jeune épargne $800 par mois pendant seulement 10 ans et ce à partir de 20 ans, et qu'il arrête ensuite, il aura plus d'argent à la retraite que celui qui commence à épargner à 30 ans durant toute sa vie active. Environ $1 million de plus en fait... juste pour ne pas avoir acheté un char neuf à 20 ans pour impressionner ses amis.
Gap d'investissement Comme on peut le constater, le gap entre investir tôt vs tard (car on a dépensé) peut devenir énorme durant une vie grâce à la magie des rendements composés. Imaginez maintenant la différence entre "recevoir" un rendement moyen de 9% sur nos placements... vs "payer" 20.99% d'intérêt sur un "petit" solde de crédit que l'on traîne chaque mois.
Par example: Claude épargne $1000 chaque année. José traîne un solde de $1,000 sur sa carte de crédit (et épargne encore moins le montant en intérêts qu'il "donne" à sa banque). Pendant 45 ans, soit entre 20 et 65 ans, la différence entre toucher un rendement annuel et payer des intérets sur un léger solde de crédit représente une différence de plus de $775,000 ... un beau cadeau de retraite !
Gap de retraite J'y pense souvent ces jours-ci. Prendre quelques années sabbatiques, voire même une retraite hâtive.
Mais aussi, je le dis souvent, j'aime bien travailler et ce que cela me procure à différents niveaux (les collègues, l'ambiance collégiale, le désir d'accomplir et de réaliser des choses, etc.).
Quand je fais mon budget, je me dis que je pourrais être un Jeune Retraité (ok, en moins jeune), voire même un Barista ou un Coast Fire. J'aime particulièrement le Coast Fire, car depuis que j'ai 50 ans, je refuse d'acheter une bouteille de vin qui coûte moins que mon âge 😂
Mais quand vient le temps de prendre la décision, j'hésite. J'ai beau être Bélier, je ressemble beaucoup plus à ma femme qui est Balance. Je pondère, je fais et refais le calcul, je repondère, et me rends compte qu'attendre un an de plus fait tout un gap 😉
Partir à la retraite veut dire "piger" dans ses économies... au lieu d'en accumuler. Ça veut dire que s'il vous en coûte $30.000 par année pour vivre et qu'avec votre travail vous arrivez à économiser $30.000, alors le gap est de $60.000... travailler un an de plus est l'équivalent de deux ans de retraite financés... et comme on a travaillé un an de plus, c'est donc 3 ans au total de financés. Du 3 pour 1. Tout un gap...
Avant de quitter un emploi car on est au bout du rouleau, ou avant d'arrêter de travailler tout court, on a le choix. On a le choix de prendre un travail plus intéressant, même si moins payant, ou même couper dans ses heures et/ou travailler à temps partiel. Tout ne devrait pas être "noir ou blanc". Il y a toujours une nuance de gris (au moins 50...). Le gap budgétaire entre arrêter cold turkey et continuer ne serait-ce qu'un peu est plus grand qu'en apparence.
Faites le calcul, mais n'arrêtez pas non plus quand il sera trop tard. Dans la vie, tout est équilibre. Mais, d'ici là ... Mind The Gap !
Avec l'augmentation de la population, la surconsommation et les gaz a effet de serre qui viennent avec sont rendus un enjeu important. Je pense qu'un peu plus de frugalité et d'optimisation ne feraient pas de tord à certains.
Personnellement j'achète tout ce qui me rend heureux, mais la liste n'est pas très longue. Par exemple, j'ai acheté une maison pour héberger ma famille, mais je n'ai pas encore fait asphalter l'entrée. Peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas que me stationner sur l'asphalte augmenterait de beaucoup mon niveau de bonheur. Je ne pense pas que sur mon lit de mort je vais me dire "Maudit que j'aurais dû faire asphalter la cours!"
Et je fais des dons…
Cet article résonne profondément avec ma propre réalité. Au cours des 17 dernières années, ma femme et moi avons jonglé avec deux carrières professionnelles internationales. En janvier 2023, nous avons enfin atteint notre objectif FIRE. En juillet, exaspéré par les exigences extrêmes de mon travail humanitaire et voulant progresser dans notre projet FIRE, j'ai pris un congé sans solde.
Ma femme, désireuse de poursuivre son activité professionnelle - son poste étant basé à Genève - nous avons déménagé notre famille de l'Ouganda en Suisse. Après quatre mois à voir mes économies fondre dans l'une des villes les plus chères au monde, mon tempérament est devenu exécrable. Le fameux écart entre le salaire perdu et les dépenses m'agaçait au point que…
Salut!
Ah, Londres, quelle ville! Comme toi, je pensais y laisser ma chemise quand j'y suis allé l'année dernière. En fait, pas du tout. AirBnB (abordable à Shoreditch), TooGoodToGo (petit dej à moins de 10$), le bus (abordable) et les plus beaux musés du monde (gratisss).
J'adore ton analogie du gap... « Et si on ne regarde pas assez loin en avant, on risque de tomber dans le trou ! » Ça dit tout!
Je te souhaite plusieurs bonnes bouteilles (à 50$ et plus) durant le temps des Fêtes. Profites-en!
Je te comprends tellement, moi je gagne un salaire d'environ 140k, j'aurai la possibilité de prendre ma retraite à 45 ans avec 1,5 M$ en épargne, mais je me dis que puisque j'aime mon travail, pourquoi commencer à décaisser l'épargne. Mon coût de vie est d'environ 30k/an donc il me reste environ 60k qui s'ajoutent à mon épargne chaque année. Ma plus grande réflexion est de voir comment utiliser ce capital accumulé, puisque je me suis conditionné à vivre avec peu et à être heureux avec ça.