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  • Writer's picturele millionnaire invisible

Le Gros Lot

Updated: Sep 19, 2020

Au moment d'écrire ces lignes, le tirage du Lotto Max, dont le gros lot s'élève à $70 millions, sera dans quelques heures. Il y a une file d'attente au dépanneur du coin. Tous sont en ligne devant cette machine qui pourrait leur donner la combinaison gagnante du bonheur. Vraiment ?!?

Les Lavigueur

Juste $10,000 ... Quand j'étais au Cégep, j'étais très, mais très endetté ... relativement parlant bien sûr. J'avais un appart à $390 par mois avec 2 autres colocs, donc $130 chacun ! Un char, qui était heureusement manuel car le starter ne fonctionnait pas et je devais toujours le stationner dans une côte pour le partir sur la compression. Les frais de scolarité, exorbitants, s'élevaient à $60 par session, ce qui équivalait à environ 25 bières. Un vrai vol ! Et le salaire minimum, entre 1992-1995, n'était que de $5.00/heure.


Avec une immense dette d'environ $2500 -dont je ne pensais jamais voir la fin-, je rêvais de gagner $10,000. Pas besoin d'un million, non, juste $10,000. Je me disais que ça réglerait tous mes problèmes et il y en resterait même assez pour acheter une bonne voiture et un jeans pas de trou. J'ai vite réalisé, en observant certains membres de ma famille, que même en tant qu'étudiant, ce n'était pas mon manque de revenus qui était la source de mes problèmes ... mais la priorité dans mon budget. Bon, j'ai quand même pas coupé la bière pour autant, mais quand même...

J'étais l'étudiant riche, sans le savoir...

$2,000 de billets de loterie par année

En fait, j'ai vite réalisé qu'acheter des billets de loterie était curieusement contradictoire. Avec la 6/49, la 6/36, la Super Loto, et La Poule aux Oeufs d'Or, qui a commencé en 1993, je voyais mes matantes dépenser $20 par semaine en billets de toutes sortes. Elles rêvaient toutes de gagner le gros lot pour s'offrir un voyage à Paris ou dans le sud. Elles me trouvaient bizarre quand je leur faisais remarquer qu'elles dépensaient toutes plus de $1000 par année en loterie et qu'elles pourraient aller à Paris à chaque année au lieu d'acheter des billets... On me regardait, cigarette au bec "ha ! les jeunes, ils savent plus compter" qu'on me disait. Des billets à $2, ça peut sûrement pas faire $1000...


Pourtant, déjà je voyais très bien que les petites dépenses, en bout de ligne, étaient l'équivalent d'une grande dépense. Surtout après toutes ces années, ces matantes qui dépensent maintenant $2,000 par année en loterie, après près de 30 ans, me disent que je suis donc ben chanceux de voyager comme je le fais. J'ai beau leur dire que ce n'est pas de la chance mais que je ne donne tout simplement pas le montant d'un condo dans le sud à Loto Québec au bout de 30 ans, mais bon, je ne sais sûrement pas calculer.


$1 million, c'est rien

Parfois je me fais prendre au jeu à calculer ce que je ferais si je gagnais à la Loto (j'achète rarement des billets, contrairement à la moyenne américaine). Quand je fais un scénario pour dépenser le gros lot que je pourrais gagner, je manque toujours d'argent, peu importe le montant. Par exemple, si le gros lot est de $10 millions, je fais un scénario de ce que je ferais et réalise que j'aurais finalement besoin de $15 millions pour payer mes condos de luxe à New York, Paris et Monaco. Si le gros lot est de $30 millions, mon scénario a tellement de dépenses folles que j'arrive à $50 millions ! Une chance que je ne gagne pas, car je deviendrais pauvre assez vite !


Mais sinon, même avec des calculs réalistes, $1 million de nos jours, c'est rien. Beaucoup de gens rêvent de gagner $1 million pour prendre une retraite au soleil. Pourtant, si on n'a aucune expérience avec l'argent, la probabilité de déraper est beaucoup plus élevée que celle de gagner. Quand on épargne ce million avec prudence et frugalité, on sait ce que ce montant représente et, surtout, qu'il peut partir facilement. Pour ce millionnaire de Loto, un million c'est une nouvelle voiture, quelques voyages organisés et, comme il ne reste que $900k, ceci représente une faible rente de $48,000 par année pendant 25 ans, à 3% (ie CPG) avec un taux d'imposition de 20%. C'est pas la vie de "millionnaire" qu'on croyait, surtout si la maison et la nouvelle auto grugent 50% de cette rente. Ne criez pas "Bye Bye Boss" tout de suite (pourtant c'est beaucoup si vous avez le contrôle de vos dépenses et êtes financièrement intègre).


Ce n'est pas que ça prend de grandes connaissances financières. Mais si vous n'avez pas accumulé ce montant vous-même ou eu l'expérience de prendre soin de vos placements, ne serait-ce que 2 minutes par jour, ce que suggère un bon article de Daniel Germain, alors ce million, qui semble tout l'or du monde, vous filera vite entre les doigts.

Maison de $1 million, à Vancouver: https://globalnews.ca/news/3074497/heres-what-1-million-homes-look-like-in-16-canadian-cities/

Ça change pas le monde ?

Loto Québec donne des séances de préparation aux nouveaux millionnaires pour ne pas qu'ils deviennent des proies face à tous ces nouveaux amis qui se pointent par hasard (déjà, si Loto Québec arrêtait de montrer la photo des gagnants...).


Des histoires de gros lots qui virent en cauchemars, il y en a des tonnes. Pour certaines personnes, gagner un million c'est tout l'or du monde. Encore plus pour leur famille et amis. Savoir dire "non" est un des conseils qui semble revenir le plus souvent pour ces nouveaux millionnaires et est, curieusement, similaire à mon article Bah! Humbug! et Frugaliste ou F.I. où je préconise la modération dans les achats et l'équilibre.


La pire histoire, selon moi, c'est celui qui n'a pas gagné $13.5 millions car le terminal de Loto Québec a pris 10 secondes pour traiter son billet. Passé dans la machine à 20:59:57 secondes, le billet est ressorti à 21:00:07 un mercredi soir, 7 secondes plus tard que la limite permise ... et c'était les numéros du billet gagnant. Pire histoire car non seulement il n'a pas fait de folie, il paye maintenant un avocat pour tenter de récupérer son dû ! Imaginez vivre avec cette pensée ...


Comme j'écris lentement, au moment ou je termine ces lignes, le gros lot de $70 millions a finalement été gagné en Ontario. Aucun méga millionnaire au Québec cette fois-ci mais, dites-moi, que feriez vous avec un si gros magot ? Vous en profiteriez pour effacer vos dettes ? Vous planifieriez des voyages ? Vous achèteriez une grosse maison et un chalet ? Devez-vous vraiment gagner le million pour faire vos rêves ?

Non mais, tout un hasard ;-)

À quoi rêvez vous ?

Avant même parler de loto, le but premier de cet article de blogue était de vous souhaiter une bonne année. De la santé et prospérité. Tous ce que vous désirez, et plus.


Mais au lieu de vous demander quelles sont vos résolutions, ou quels sont vos plans pour 2020, je vais plutôt vous demander, à quoi rêvez-vous ?


Des résolutions c'est un bon départ. Des plans, ça insinue une fin en soi. Mais rêver, c'est la représentation de ce que l'on souhaite.


Dans mon programme MBA, il y a avait un drôle de cours, "pensée visionnaire". Un des exercices demandait de décrire nos forces et faiblesses, ce qu'on aime et déteste, etc. Ensuite, il fallait "inventer" un travail de rêve qu'on aimerait faire. Tout était permis. Il y en avait des comiques... Le but était (je crois !), de nous inciter à trouver un travail "selon nos compétences et aspirations". Quand on fait ce qu'on aime, peu importe le salaire, ça vaut des millions ! Après avoir lu beaucoup de commentaires sur des gens qui veulent devenir F.I. juste pour quitter leur emploi, je me demande s'ils ne devraient tout simplement pas quitter leur emploi plus tôt pour "un travail de rêve", quitte à le créer de toute pièce, même si le salaire est moindre. Le travail de rêve peut aussi se résumer à des dépenses moindres, car souvent travailler coûte cher. Je me rappelle de cette personne à un 5 à 7 F.I. qui n'arrêtait pas de dire qu'il détestait son boulot et qu'il avait besoin de travailler encore au moins 5 ans pour dire "bye bye boss" avant de voyager. A l'entendre parler, il aurait peut-être tout à gagner à réduire ses dépenses et faire quelque chose de moins payant, mais qu'il aime. Vous allez dire qu'on fini par se lasser même d'un travail de rêve. C'est vrai, et c'est souvent la même chose pour les voyages ou autres choses qu'on aime. Commencer à faire le tour du monde à 40 ans est peut-être moins amusant 10 ans après. Même chose pour jouer au tennis ou au golf. C'est pourquoi je vous demande, à quoi rêvez-vous ? Je vous souhaite que de bonnes choses en 2020. Vous avez tout en mains pour faire votre liste de rêves et, aussi, pour les réaliser, sans devoir gagner le gros lot !




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