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  • Writer's picturele millionnaire invisible

Constat de Pandémie

Updated: Sep 19, 2020

Force est de constater que la pandémie qui nous affecte fait remonter bien des choses à la surface. Pour nos habitudes tout comme pour nos styles de vie, il y a eu, ou il y aura, beaucoup de changements. Voici quelques constats des résultats de cette crise qui nous affecte tous, d'un point de vue financier, mais avec une pointe d'ironie.

Les Coûts Fixes

La première chose qui me vient à l'esprit concerne les coûts fixes de notre style de vie. Il n'aura fallu que quelques semaines de confinement pour bouleverser nos vies comme jamais depuis la deuxième guerre mondiale. Le premier cas de Covid-19 au Québec a été annoncé le 28 février. Quelques semaines suivant la mise en place des restrictions, certaines personnes ne pouvaient déjà plus payer leur loyer. Comment sommes-nous arrivés là ?


Qu'est-il arrivé au fonds d'urgence ? Comment ne pouvons-nous pas payer le loyer d'avril, ou une partie, quand on perd son travail la troisième semaine du mois de mars ? Comment avons-nous décidé que $2,000 était le montant requis pour aider les gens ?


Mes premiers constats: 1) les gens sont irresponsables. Comme pour la cigale et la fourmi, je ne peux pas croire que nous vivons tous autant au jour le jour et 2) les gens ont des coûts mensuels fixes beaucoup trop élevés. Une maison trop grosse, une voiture ou deux, des abonnements à gauche et à droite. On ne peut pas arrêter de travailler deux minutes car il faut payer tout ça !


Pour les cigales, je m'en doutais un peu. Mes voisins, les Bidochons, en sont un parfait exemple. Le garage, qui ne leur appartient pas, est plein à craquer. Boîte de machine à café haut de gamme, valet à peinture, valises qui ont pris l'humidité, boîtes de livres et de jeux toutes aussi humides, hamac trop grand pour la terrasse... bref, un musée pour faire hommage aux "on dépense plus qu'on gagne" de ce monde, qu'on pourrait aussi appeler le "Musée J'en Profite". Bien sûr, ils ne peuvent plus payer leur loyer et le propriétaire est en beau maudit. Au moins, la bonne nouvelle, c'est que mes Bidochons se tiennent maintenant hyper tranquilles. Ils veulent passer inaperçu, ils restent dans leur appartement sans sortir ni faire de bruit. On peut donc enfin dormir les fenêtres grandes ouvertes en ces temps de canicule, sans craindre de les entendre parler sur la terrasse à 2 heures du matin, ce qui est fort apprécié.


Je remarque quand même que, comme pour mon Bidochon qui paye trop cher de loyer, le problème principal consiste en des dépenses fixes trop élevées. Je reviens souvent à ce sujet, mais je ne pouvais m'empêcher de regarder toutes ces voitures, pendant mes marches quotidiennes -recommandées par le Docteur Arruda- qui accumulaient de la poussière dans ces rues désertes du Plateau. Ces voitures qui sont utilisées uniquement pour changer de côté de rue, et qui nécessiteront des réparations pour avoir été immobiles si longtemps. C'est certain que pour ceux qui ont une grosse hypothèque et un gros char, la crise frappe fort. Lors d'une ballade en Bixi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, déjà en avril, des pancartes encourageants "la grève aux loyers". Ha ! Ces propriétaires verreux qui osent nous demander un loyer, et toutes ces banques qui profitent du prolétariat...

Hochelaga Maisonneuve: les banques doivent payer, évidemment ...

J'ai imaginé deux scénarios. Scénario 1: prenez quelqu'un qui gagne, disons, $4,000 net par mois. Il a un loyer de $1,600 par mois, $250 de câble, internet et cellulaire, $50 d'assurances, $100 d'hydro et, disons, $1,000 pour deux SUVs, tout inclus. Il faut aussi manger, ajoutons $400. Donc des coûts fixes de $3,400 sur $4,000 de revenus. Un ratio de 85%. Il ne lui reste que $500 pour sortir avec des amis, aller au théâtre, planifier un voyage, faire face à des imprévus (les dents, ça coûte cher!), et, surtout, économiser (!). Scénario 2: un autre individu fait le même revenu. Il a un plus petit loyer, disons $1,200 par mois, seulement $50 en électricité, $75 pour internet et son cellulaire (pas de câble), $25 d'assurances et pas de voiture mais, disons, $250 en transport et $400 pour manger. Donc $2,000 de dépenses récurrentes sur $4,000. Soit un ratio de 50%. Il lui reste $2,000 pour passer le mois... On voit immédiatement celui qui peut passer à travers un imprévu plus facilement. Son fonds de réserve n'a pas besoin d'être aussi élevé. Ses "récompenses" sont ajustables. À moins de tirer un réel plaisir à regarder sa voiture dans le stationnement, il peut dépenser là où il en retire le plus de bonheur. De plus, je m'étais promis de ne plus rien écrire sur Warren Buffet suite à mon blogue "Vendre des Frites", mais une de ses phrases célèbres tombe à pic: 'n'économisez pas ce qu'il vous reste après avoir dépensé, mais dépensez ce qui vous reste après avoir économisé'. Dans mon graphique "coûts fixes", on constate rapidement qu'il est plus facile d'économiser avec un faible ratio "coûts fixes/revenus".


Un coût fixe élevé ne procure aucune marge de manœuvre. Certes, on épate le voisin en changeant de voiture aux deux ans. On épate des connaissances en habitant un château. On travaille fort pour payer ses cartes de crédit. Le FOMO a un coût, dont le coût d'opportunité qu'il ne fait pas négliger. Mais surtout, avoir des coûts fixes bas permet de vite revenir sur ses jambes quand survient un imprévu...

Annonces Télé et Magasinage On ne regarde pas beaucoup la télé, mais j'ai vite remarqué que les publicités de voitures et de Pickup King Cab -avec la grosse voix du gars de construction- avaient arrêté. Bon, j'étais ben ben tanné de revoir la même annonce de La Capitale encore et encore, comme si on était en Russie en 1975 et qu'il n'y avait qu'une seule compagnie, mais les pubs de chars... Est-ce moi ou il y a encore du monde qui croit que 1) la voiture est vendue au prix du fabriquant, 2) qu'elle est vraiment financée à 0% d'intérêt, 3) qu'on offre réellement un congé de 3 mois sur les paiements, ou que 4) on donne une troisième chance au crédit ??? Bref, la Covid m'aura au moins donné une pause commerciale de F150 qui s'adresse aux botcheux de la construction se prenant pour des entrepreneurs et qui ne savent pas compter.


Quoi dire du magasinage. Déjà que je suis choqué quand je vois 10 Bidochons glander au Parc Lafontaine sur une serviette qui ne fait même pas deux mètres. Quel manque de considération pour ceux qui respectent les consignes. Mais que dire de ceux qui traversent le pont pour aller "magasiner" dans une région où tout est ouvert car "on ne pouvait plus attendre...". Vraiment ? Quand, dans un proche avenir, on va regarder des photos de cette pandémie qui a fait, à ce jour, près de 400,000 morts, au lieu de voir des gens s'entraîder, on va voir Raymond pis Ginette en ligne chez Addition-Elle pour acheter des vêtements car ils ne sont plus capables d'attendre pour acheter des vêtements ?!? (je m'excuse pour les Raymond et Ginette, noms fictifs :-) ). On a demandé à mes grands-parents d'aller se faire tirer dessus par des Nazis pour sauver notre pays. Là, tout ce qu'on nous avait demandé, c'est de regarder la télé pendant 3 semaines pour éliminer la contagion. J'aurais jamais pensé que c'était trop demander...

Un peu "too much" ?

Les Ruelles sont Pleines ! Je vous avait déjà dit combien j'étais un fan fini de Kijiji et que j'étais sûrement souvent le vendeur du mois. Avec ce confinement, le grand ménage est de mise et les ruelles sont pleines. Jamais je n'ai rapporté autant d'objets dans mon garage. Nous quittons pour une ballade Bixi dans les ruelles que nous adorons, et hop, nous revenons avec des meubles en parfait état. Bon, je m'excuse pour ceux qui y avaient mis des meubles temporairement pendant le ménage et qui ont réalisé que quelqu'un était parti avec, mais pour les autres, un gros merci. Des escabeaux en bois, "antiques", qui se vendent près de $100, des barbecues dont on se débarrasse pour "upgrader" et qui se vendent comme des pains chauds sur le web. Des articles de rénovation, comme des 2x4, qui valent leur pesant d'or ou avec quoi je termine mon garage, sans frais. Bref, des trouvailles qui agrémentent mes journées tout en bonifiant mon portefeuille, pour très peu d'effort.


Perdre du Poids

Je constate aussi une autre chose. On n'a pas tous le même rapport avec la nourriture. Perso, j'ai perdu près de 10 livres depuis mars. Pas parce que je ne sais pas cuisiner et me retrouve à manger du Kraft Dinner, non, mais parce qu'au bureau les petits déjeuners et les lunchs sont payés par l'entreprise. Un resto différent à chaque repas. Crêpes, gaufres, bacon et saucisses pour le déjeuner, de l'Indien, du Thai ou du Libanais pour le lunch. En plus, on rapporte les restes... mais depuis qu'on travaille à la maison, la cuisine est différente. On mange bien, on mange frais. Même si on mange parfois un peu trop ou qu'on se permet un verre de rouge qui tâche avec les pâtes du midi, on perd du poids. Manger au resto, c'est pas toujours bon pour la ligne, ou pour le budget...


Mais le plus surprenant est le nombre de boîtes de prêt à manger qu'on retrouve le mardi matin dans la rue, journée de la récup. On est fier d'être rendu à un sac de récup aux deux semaines. Mais cette fierté s'est rapidement estompée quand on a constaté qu'on est probablement les seuls à faire un effort. Good Food, Miss Fresh, Cook It, Name It... et dire que l'annonce me vient en tête: "des bonnes pâtes du restaurant"... comme si faire bouillir des pâtes 7 minutes nécessitait 5 boîtes d'emballage, 20 sacs de plastique et 4 morceaux de styrofoam pour "garder frais". Multipliez par 5 repas, et ce pour les trois étages des triplex de ma rue, et on dirait Naples pendant la grève des déchets.

Cheveux dans le vent

Je viens aussi de m'apercevoir que je pouvais me couper les cheveux. Bon, c'est certain que devant un miroir ça passe, je n'ai pas tous les angles et je porte probablement le "Mullet" avec fierté sans m'en rendre compte...


Mais honnêtement, à environ $30 par mois, c'est prêt de $400 par année de sauvé. Ce sera bientôt le prix d'un billet d'avion Montréal-Paris...


Je vous jure, le look est parfait ...

Ceux qui s'en sortent

Je suis pu capable d'entendre "ça va bien aller". Mais, hormis attraper la Covid (et je ne le souhaite à personne), les gens travaillants et organisés semblent très bien s'en sortir. Comme toujours. Pour ceux qui pensent qu'être un millionnaire invisible c'est plate car on "se prive" et qu'on est "juste à l'argent", alors cette situation démontre bien ce qu'est notre vie en général. On ne cherche pas son bonheur dans l'accumulation de biens. On n'a pas besoin de comparer ses avoirs pour se valoriser. Les millionnaires invisibles passent inaperçus dans la rue. Et comme je le dis souvent, vivre "stress free", ça n'a pas de prix.


Le beau temps est arrivé. On peut prendre de belles marches ou faire du Bixi (et faire de belles trouvailles). Et, surtout, on n'aura jamais eu autant de fleurs sur nos balcons. Je souhaite donc que vous ayez réussi à garder un ratio coûts fixes/revenus assez bas. Que vous avez eu la sagesse d'avoir un fonds d'urgence car les fourmis auront sûrement à repayer un jour pour nos cigales, soit par une hausse de taxes ou soit par l'inflation. J'espère également que mon blogue "mécanique des marchés" vous a aidé. On est déjà beaucoup plus haut que je pensais dans le S&P500. Mon évaluation est un peu plus basse que le niveau présent, mais autant pour cette hausse que pour la baisse récente, à cause de tout cet argent injecté par nos gouvernements et nos banques centrales, la visibilité (sur les revenus des entreprises) en est durement affectée. J'avais un autre article de prévu avant celui-ci, "10 trucs pour économiser". Il était prêt à partir, mais je ferai suivre dans 2-3 semaines ? Bonne semaine à tous. Je vous souhaite de la discipline, surtout ces temps-ci.


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